
Séquelles cardiopulmonaires à long terme après une infection sévère par le SARS-CoV-2
Auteures:
Dre méd. Julia Niebauer
Pre PD Dre méd. Diana Bonderman
5. Medizinische Abteilung: Kardiologie und Notfallmedizin
Klinik Favoriten, Wien
Wiener Gesundheitsverbund
Auteure correspondante:
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Le SARS-CoV-2 a entraîné une crise sanitaire mondiale et a posé des défis considérables aux systèmes de santé.1 Si le Covid-19 était initialement considérée comme une maladie respiratoire, il s’est rapidement avéré qu’il s’agissait d’une maladie multi-systémique. Outre les symptômes aigus, l’importance des séquelles à long terme a été de plus en plus reconnue.
Keypoints
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Le Covid long est une pathologie fréquente qui s’améliore dans la plupart des cas au cours de la première année après l’infection. La prévalence et l’expression dépendent fortement du variant prédominant du SARS-CoV-2.
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En ce qui concerne les facteurs de risque de développement du Covid long, la sévérité de l’évolution aiguë de la maladie joue le plus grand rôle.
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Les atteintes cardiovasculaires sont moins fréquentes que ce que l’on craignait au début de la pandémie et guérissent généralement bien et complètement.
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Le diagnostic des symptômes, en particulier de la fatigue, représente un défi.
Covid long
Après le déclin de la pandémie, le Covid long est resté un problème mondial qui touche, selon les estimations, 65 millions de personnes.2 Il regroupe les symptômes persistants pendant plus de deux mois qui apparaissent dans les trois mois suivant l’infection et qui ne peuvent pas être expliqués par d’autres maladies sous-jacentes.3 Les symptômes les plus fréquents sont la fatigue et la dyspnée. Les facteurs de risque comprennent un indice de masse corporelle élevé, un âge avancé, le sexe féminin et une infection initiale sévère par le SARS-CoV-2.4,5 Malgré le développement et la diffusion rapides de vaccins très efficaces qui ont réduit le risque d’hospitalisation, le risque d’admission en soins intensifs et le taux de létalité de plus de 90%, et qui ont également permis de réduire considérablement la prévalence du Covid long, de nombreuses personnes continuent à présenter des symptômes persistants.6–9 Des études antérieures ont montré que l’incidence du Covid long était de 60 à 70% six mois après une hospitalisation due à une infection sévère par le SARS-CoV-2, avec une incidence décroissante de 40% à 50% après douze mois.10–13 Avec la fatigue comme symptôme le plus fréquent, mais plus de 200 manifestations différentes touchant de nombreux organes14,15, la corrélation des symptômes avec les pathologies sous-jacentes respectives reste un défi.16 De plus, l’apparition de différents variants du SARS-CoV-2 a entraîné des différences en termes de symptômes, de sévérité et d’incidence du Covid long.
Atteinte cardiopulmonaire aiguë et chronique
Le système cardiaque est au premier plan aux côtés du système respiratoire, car il est touché par l’infection aussi bien dans la phase aiguë que dans la phase de Covid long. Des examens précoces ont indiqué une atteinte cardiaque chez 20 à 40% des patients en phase aiguë, caractérisée par des taux élevés de troponine, une réduction de la fonction ventriculaire gauche, une myocardite et une péricardite.17–20 On sait en outre que les comorbidités cardiovasculaires augmentent le risque d’infection sévère par le SARS-CoV-2 et entraînent un pronostic plus défavorable.21
Par exemple, une étude a montré que le taux de mortalité était significativement plus élevé chez les patients présentant des taux élevés de troponine ultrasensible (28,6% pendant l’hospitalisation, 32,2% à l’examen de suivi à 6 mois et 33,2% à l’examen de suivi à 12 mois) par rapport à ceux présentant des taux de troponine normaux (4,1% pendant l’hospitalisation, 4,9% à l’examen de suivi à 6 mois et 4,9% à l’examen de suivi à 12 mois).22
Besoin en matière de recherche et objectif de l’étude
Bien que de nombreuses recherches aient été menées sur les séquelles à long terme du Covid-19, on ne sait toujours pas combien de patients présentent des atteintes cardiopulmonaires à long terme et comment celles-ci évoluent au fil du temps. C’est pourquoi nous nous sommes fixés pour objectif de présenter dans notre étude de cohorte longitudinale une analyse approfondie des symptômes et des atteintes potentielles à long terme 6 et 18 mois après l’hospitalisation, afin d’en savoir plus sur la corrélation entre les symptômes persistants et les modifications structurelles du système cardiorespiratoire.
Publications et résultats
Jusqu’à présent, deux travaux basés sur notre étude ont été publiés: l’un sur la première visite de l’étude 6 mois après l’infection initiale par le SARS-CoV-216 et l’autre sur la deuxième visite de l’étude 18 mois après l’infection aiguë.23 Un troisième manuscrit décrivant les résultats 30 mois après l’hospitalisation est en préparation. Notre registre comprenait 200 patients souffrant d’une infection par le SARS-CoV-2 confirmée par PCR et hospitalisés entre février 2020 et octobre 2021. Les patients ont été invités par téléphone entre juillet 2020 et avril 2022 à participer à deux visites de l’étude, 6 et 18 mois après leur sortie de l’hôpital, afin d’étudier la présence et l’évolution des séquelles cardiopulmonaires à long terme du Covid-19.
Ils avaient été hospitalisés soit dans un service normal (91%, n=182), soit dans un service de soins intensifs (9%, n=18) dans notre service spécialisé dans le Covid-19. Tous les participants à l’étude se sont vu proposer un suivi cardiopulmonaire complet, comprenant un examen physique, un test de marche de 6 minutes (TM6), une analyse de laboratoire avec dosage du peptide natriurétique N-terminal (NT-proBNP) et de la troponine T, une échocardiographie transthoracique (ETT), une imagerie par résonance magnétique cardiaque (IRMc), une exploration fonctionnelle respiratoire (EFR) et une tomodensitométrie thoracique (TDM). Au cours de la deuxième visite de suivi à 18 mois, les patients qui n’avaient pas présenté de pathologie lors de la première visite de l’étude ou qui avaient refusé des examens de suivi supplémentaires ont été contactés par téléphone pour s’enquérir de l’évolution de leurs symptômes (n=46). Chez les patients présentant des pathologies lors de la première visite de l’étude, l’analyse de laboratoire, l’ETT et le TM6 ont été répétés (n=124). La TDM, l’IRMc et l’EFR ont été réalisées uniquement chez les patients présentant des pathologies lors de la première visite de l’étude.
Résultats de l’étude:
Les manifestations cardiaques détectées par ETT et IRMc ont été moins fréquentes que ce que l’on craignait au début de la pandémie et ont, pour la plupart, régressé avec le temps (Fig.1). L’ETT a identifié une insuffisance ventriculaire gauche chez 8% des patients à 6 mois, ce qui concorde avec les résultats d’une étude antérieure qui a identifié un taux de 10% chez les patients symptomatiques cinq mois après l’infection.24 L’IRMc a détecté des épanchements péricardiques légers chez 17% des patients majoritairement asymptomatiques. Chez plus de la moitié des patients, l’IRMc de suivi a montré une régression de l’épanchement péricardique, ce qui suggère une étiologie inflammatoire non infectieuse. L’incidence de la péricardite ou de la myocardite était de 5% à 6 mois, mais a complètement régressé lors des IRMc ultérieures, ce qui soutient une relation de cause à effet avec le Covid-19. Il est intéressant de noter qu’aucune association entre les symptômes et les pathologies n’a été constatée à l’imagerie.
Fig.1: Modifications cardiopulmonaires structurelles et fonctionnelles à 6 et 18 mois après la COVID-19. Au centre figure le pourcentage de patients qui se sont présentés pour un contrôle après avoir présenté des anomalies (cercle gris)
Les manifestations pulmonaires détectées par la TDM thoracique ont montré des modifications post-infection chez un quart des patients après 6 mois, principalement des infiltrats en verre dépoli bilatéraux. Les TDM de suivi ont révélé une évolution vers une consolidation et une fibrose, avec seulement 23% des patients concernés présentant une rémission complète à 18 mois. Tous les autres ont connu une évolution vers une fibrose cicatricielle. Il était frappant de constater que ces modifications ne s’accompagnaient pas d’une insuffisance respiratoire, ce qui concorde avec une étude menée précédemment.25
La plupart des patients souffraient encore d’au moins un symptôme 6 mois après leur sortie, 73% d’entre eux répondant aux critères de Covid long (Fig. 2). Après 18 mois, ce chiffre était tombé à 52%, la fatigue et la dyspnée à l’effort étant les symptômes les plus fréquents aux deux visites. Ces conclusions correspondent à celles d’études déjà publiées.12,14,15,26
Fig.2: Spectre des symptômes en cas de Covid long 6 et 18 mois après la sortie par rapport aux symptômes aigus pendant l’hospitalisation index
Le seul facteur de risque prédictif pour le Covid long à 6 mois était la durée de l’hospitalisation initiale, représentative de la sévérité de l’infection initiale. Ni les anomalies à la TDM thoracique ni une insuffisance respiratoire n’étaient corrélées à la dyspnée déclarée, alors que l’obésité et une réduction du «global longitudinal strain» présentaient bel et bien une corrélation. Le symptôme principal, la fatigue, était corrélé à la durée de l’hospitalisation initiale, ce qui n’a pas pu être objectivé au moyen de nos diagnostics.
Conclusion
Notre étude a contribué à caractériser le large spectre des séquelles cardiopulmonaires à long terme du SARS-CoV-2. Alors que la plupart des anomalies fonctionnelles ainsi que structurelles ont régressé et que les séquelles cardiaques ont été beaucoup moins fréquentes que ce que l’on craignait au début de la pandémie, il reste difficile de comprendre les symptômes qui sont apparus sur la base du diagnostic cardiopulmonaire effectué.
Littérature:
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